Pour lutter contre le charançon rouge, la ville d’Hyères est passée au traitement bio. L’article de Var Matin de nous éclaire pas beaucoup sur la décision d’abandonner les injections, peur du lobby écolo ou constat que le système avait atteint ses limites mais pourquoi ? comment ? on reste sur notre faim.
D’autant qu’en remplacement d’un traitement annuel unique à 72 €, on propose trois ou quatre passages par an d’épandage aérien d’un produit Sérénissim souche Beauveria bassiana NPP111B005 vendu par la firme Arysta distributeur Vegetech. On sent bien que ça coûtera nettement plus cher…. impossible de trouver le prix
la firme Glen Biotech proposait un produit sur la base d’une autre souche BB la 203
PHOEMYC + – Gestion du charançon rouge des palmiers jusqu’au 25/08/2022 Type : Décision d’AMM 120 jours Date de publication (J.O.) : 27/04/2022 mais il n’ont pas renouvelé leur demande d’AMM provisoire de sorte que le produit n’est sans doute plus disponible en France.
Nous nous sommes rapprochés de la firme espagnole SYMBORG propriétaire de ses brevets et molécules. elle traite bien problème , excipe un agrément européen mais qu’en est-il pour la France attendons leur réponse….
La voici on joue toujours cartes sur table : » Symborg vient d’être racheté par Corteva. le redéploiement du produit PHOEMYC est toujours envisagé «
https://symborg.com/fr/beauveria-bassiana-203/
C’est d’autant plus regrettable que ce produit semble d’une grande efficacité un seul bémol sans doute son prix. regardez ce qu’écrit le fabricant :
« On peut observer ci-dessous un essai homologué sur le palmier des Canaries, effectué à Elche (Alicante, Espagne) dans une zone où est présent le charançon rouge. La culture consistait en palmiers des Canaries de 1 mètre de stipe, plantés en pleine terre.
Une dose de 1200-1800 g/palmier a été appliquée, à raison de 3 applications par an.
Soit selon SNP ( 1,5 Kg *3= 4,5 * 20€= 90 €/ palmier) hors MO.
Nombre de plantes traitées : 401.
Nombre de plantes non traitées : 588.
Date de première application du produit : 5/1/2011.
Date de deuxième application du produit : 1/5/2011.
Date de troisième application du produit : 6/9/2011.
Résultat : après trois applications, on a enregistré une réduction du niveau de population des palmiers traités de 82 %. »
Article de Var Matin publié le 26/05/2023
« Après le traitement préventif par injection, qui a porté ses fruits, la Ville est passée au traitement bio, moins impactant pour le palmier. Pour les particuliers, les tarifs négociés ont disparu.
Le traitement biologique avec pulvérisation du « Beauveria bassina », champignon entomopathogène, est actuellement réalisé de nuit sur certains palmiers de la ville d’Hyères. (Photo DR)
On en entend moins parler, mais non non, il n’a pas disparu. Toujours bien installé, le charançon poursuit son travail de sape sur les palmiers du sud de la France et d’Hyères. À un rythme certes bien moins élevé – et heureusement – qu’à son arrivée en 2007, mais il continue à faire des dégâts.
« Il ne disparaîtra pas. Il est là, il faut vivre avec, mais que ce soit supportable » ,prévient d’ailleurs Jacques Bruno, directeur général des services techniques de la Ville. C’est ce que s’évertue à faire la commune depuis maintenant 15 ans. Pris de court pas l’arrivée soudaine de cet amateur du Phœnix, les municipalités ont d’abord subi, dans l’attente d’un remède.
Entre 80 et 100 morts les premières années
« Avant les premières attaques nous avions 3.000 Phoœix sur la commune, explique la direction des espaces verts, contre un peu plus de 1.000 aujourd’hui. Dans les premières années, nous avons eu de 80 à 100 palmiers morts par an, sans aucune solution. On ne faisait que des assainissements. »
Des chiffres qui ont progressivement diminué pour devenir « acceptables » grâce au traitement préventif fait d’injection d’un insecticide (le benzoate d’émamectine) dans le tronc du palmier. 62 palmiers morts en 2018, 59 en 2019, 8 en 2020, 7 en 2021, 9 en 2022…
« À ce jour nous n’avons toujours pas de traitement curatif à part l’abattage. Au départ, ces injections devaient se faire pendant 3 ans, mais au final ca s’est poursuivi. L’objectif était que si tout le monde le faisait (collectivités et particuliers), le charançon devait disparaître. Mais au bout de trois ans il était toujours là… »
Nécrose sur les palmiers
La Ville a donc continué ces injections aux « résultats très satisfaisants sur les palmiers du parc public », souligne Jacques Bruno. Revers de la médaille : « On a constaté des nécroses sur les tissus là où il y a eu des injections ». Pour ne prendre aucun risque et tandis que l’autorisation d’un nouveau traitement biologique était enfin délivrée, changement de stratégie en 2022 pour passer au « Beauveria bassina », champignon entomopathogène qui a le don de tuer les larves du charançon rouge. Une solution biologique, développée par la société crauroise Végétech. « La ville de Nice est pilote dans le domaine. Elle a présenté ses résultats récemment. Il faut deux traitements au printemps et deux à l’automne, mais on se rend compte que ça marche, précise la direction des Espaces verts. On va suivre l’évolution et normalement, on va pouvoir baisser les applications. Le champignon est censé s’installer et n’aura, à terme besoin plus que d’une application. On fait d’abord un traitement choc, puis de l’entretien. »
Un avenir optimiste ?
« Ce traitement bio a le même effet sur le charançon et on sait qu’il n’y a pas d’impact physique sur le palmier. On a des résultats équivalents, voire meilleurs qu’avec l’injection mais avec une durabilité acquise », ajoute Jacques Bruno.
Des résultats et une durabilité qui permettent d’envisager l’avenir avec optimisme. « Si on constate une stabilisation, si cette lutte est efficace, on pourra recommencer à planter de nouveaux palmiers qu’on traitera tous les ans. Mais si on en replante partout, la population de charançon va réaugmenter, se projette déjà la direction espaces verts. Il ne faut plus faire de la monoculture de Phœnix. Il faut diversifier, c’est ce qu’on fait de plus en plus. » Et aussi apprendre à vivre avec le charançon, comme avec le moustique…
Le charançon a décimé les palmiers de la Côte d’Azur à son arrivée en entre 2005 et 2007. (Photo DR).
Les particuliers
Fortement incités à eux aussi traiter leurs palmiers par injection, les particuliers ont bénéficié durant plusieurs années d’un prix préférentiel négocié (aux alentours de 70 euros) en passant par une des entreprises agréées.
« Au départ c’était une hécatombe, on a réalisé une opération importante au niveau des injections sur les palmiers publics et un accompagnement des particuliers, à des conditions préférentielles. Quand c’était la grosse crise, la Ville a pris sa part, explique Jacques Bruno. L’effet de ralentissement a été atteint. » Aux particuliers désormais de prendre leurs responsabilités pour protéger leur (s) palmier (s) via un traitement bio ou par injection par une des entreprises agréées dont la liste est disponible sur le site de la DRAAF (1).
« Ça reste leur décision, les particuliers ont l’information, accès à cette information et aux prestataires. Tant qu’on était en phase expérimentale on jouait le rôle de conseil, maintenant que la situation est stable, le particulier est libre de faire ce qu’il veut. »
Côté prix, les tarifs négociés ont disparu (à part pour la commune de La Londe) et les entreprises qui continuent le traitement par injection sont rares. La moyenne de prix tourne autour de 100 euros HT par palmier. Pour le traitement biologique, toutes nous répondent que cela dépend de plusieurs facteurs : du nombre de palmiers à traiter, de leur taille, de leur accessibilité… Avec plusieurs interventions dans l’année, le coût « est forcément plus cher qu’avec l’injection annuelle ».
1. Direction régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt
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