Cette fois c’est sérieux….. la personnalité et  la compétence de la botaniste en atteste.  Si l’on fait un parallèle avec nos infestations on n’est guère rassuré sur nos capacités à contrôler le phénomène  malgré une réglementation excellente cependant non appliquée…..

 Par ailleurs, compte tenu de l’enjeu économique et de l’impact symbolique de l’olivier  on peut  craindre qu’un développement du phénomène emporte tout sur son passage, y compris  le travail de nos défenseurs de palmiers .

 Mais le coup de :  rien à faire contre le porteur (  plus de phyto)  et contre la bactérie ( pas d’antibiotiques)  alors « on peut du coup changer de culture et s’en sortir comme ça, ou trouver des variétés qui sont résistantes »  on nous l’a déjà fait !!!!   Nous ne sommes plus au Moyen Âge  oû  on  laissait  la peste  dévaster un continent et le combat cesser faute de combattants.

 Il y a heureusement toute la puissance de la recherche mondiale  et tout particulièrement des ressources inouïes de l’écologie chimique. Au lieu de se lamenter, ne comptons plus les morts,  allons  au-delà de la prophylaxie  ordinaire,  mettons autant d’argent que d’énergie dans la recherche de solutions biologiques…..

INTERVIEW Devant le premier cas de contamination d’un olivier en France par la « Xylella fastidiosa », il y a bien de quoi s’inquiéter d’après Anne Breuil, botaniste

Propos recueillis par Rachel Garrat-Valcarcel

 « Aujourd’hui, il n’y a pas de moyen de lutte contre « la bactérie tueuse d’oliviers » », estime une botaniste

En Italie, un million d’arbres ont été touchés. A gauche, une espèce infectée, à droite, une autre qui ne l’est pas. (archives)
En Italie, un million d’arbres ont été touchés.

    Deux oliviers situés dans les Alpes-Maritimes ont été contaminés par la Xylella fastidiosa, la « bactérie tueuse d’oliviers ». C’est une première en France, alors qu’en Italie, elle a déjà tué plus d’un million d’arbres.
    Le problème, d’après Anne Breuil, botaniste interrogée par 20 Minutes, c’est qu’on n’a pas aujourd’hui de moyen direct de lutter contre cette bactérie.
    Si la situation est bel et bien grave, elle n’est peut-être pas sans issue car dans l’histoire, on a connu bien d’autres graves épidémies de maladies végétales.

On avait déjà vu cette bactérie dans le sud de la France et en Corse depuis 2015, mais c’est la première fois qu’on la trouve sur un olivier, deux oliviers même. La Xylella fastidiosa a tué plus d’un million d’oliviers en Italie, ce qui lui veut le charmant surnom de « bactérie tueuse d’oliviers ». C’est donc peu dire que son arrivée en France inquiète. Ainsi le ministère de l’Agriculture a immédiatement pris des mesures à Menton et Antibes (Alpes-Maritimes), où les deux oliviers infectés ont été découverts.

20 Minutes a voulu en savoir un peu plus sur nos moyens de défense face à cette bactérie, non dangereuse pour l’homme, auprès de la botaniste et professeuse de botanique et de parasitologie à l’école Du Breuil, Anne Breuil.
Pourquoi dit-on que la bactérie Xylella fastidiosa est l’une des plus dangereuses au monde pour les végétaux ?

Cette bactérie est une des plus dangereuses car il n’y a pas de moyen de lutte contre elle. On ne peut que lutter contre les insectes qui transmettent cette bactérie. Là, c’est la même souche extrêmement dangereuse qui en Italie a causé la mort de plus d’un million d’arbres, et qui arrive en France.
Le ministère a annoncé des mesures, que doit-on faire maintenant pour se protéger ?

Il n’y a pas que les oliviers qui sont touchés : cette bactérie attaque plus de 300 espèces de plantes, qui appartiennent à plusieurs familles botaniques différentes. Dans ces cas-là, 100 mètres autour de la zone infectée on va arracher tous les végétaux hôtes potentiels de cette bactérie, car les symptômes ne se voient pas forcément tout de suite. Et on va interdire la sortie de ces généraux hôtes potentiels dans un rayon de 5 km, pour éviter que ce soit transmis ailleurs.

Cette bactérie est transmise par un insecte qui s’appelle la cicadelle, assez proche d’un puceron mais qui n’en est pas un, et il y a des méthodes de lutte contre la elle. Aussi, on a désinfecté les outils de taille, avec de l’alcool à 70 ou du vinaigre blanc dilué. Et puis on va observer les végétaux pour guetter d’éventuels signes. La bactérie est sensible au froid, donc elle ne va pas forcément progresser très très loin.
La saison d’hiver lui sera donc fatale ?

Ah non ! Car il faudrait vraiment des températures aussi basses que dans le nord de la France. Une fois que la bactérie se trouve dans un secteur, elle peut vraiment y rester des années et des années.
En Italie, il y a une polémique car l’Union européenne estime que le pays n’a pas pris les mesures adéquates pour éviter la contagion… De quoi s’agit-il ?

Il y a une polémique sur la lutte contre les cicadelles, puisque donc on ne lutte pas directement contre la bactérie mais contre l’insecte qui la transmet. En France, les antibiotiques, qui pourraient lutter contre la bactérie, sont interdits. Car des phénomènes de résistance pourraient se développer, ce qui serait dangereux à terme. On utilise donc plutôt des insecticides qui ne sont pas forcément spécifiques à la cicadelle. C’est là qu’est la polémique : on ne tue pas que la cicadelle avec cet insecticide, d’où le problème. On est donc assez démunis.
Si on vous écoute bien, il y a donc de quoi s’inquiéter…

Il y a de quoi s’inquiéter, oui. Mais dans l’histoire de la protection des plantes et l’histoire de la phytopathologie (donc tout ce qui touche aux maladies des plantes) il y a déjà eu dans l’histoire de graves épidémies et on trouve finalement des solutions ou alors on change de culture… Il y a pas mal de maladies très très graves comme ça dans le monde entier, comme le mildiou de la pomme de terre en Irlande, c’est presque inévitable. Mais on peut du coup changer de culture et s’en sortir comme ça, ou trouver des variétés qui sont résistantes, qu’on ne voit pas maintenant. Il y a une telle diversité générique que c’est tout à fait possible. Ce qu’on ne voit pas comme moyen de lutte aujourd’hui, on les verra peut-être plus tard. Un équilibre se trouvera peut-être dans quelque temps, on ne sait pas quand. Mais il est certain qu’actuellement, c’est très grave.
On la connaît depuis combien de temps cette bactérie ?

On la connaît depuis 1880 en Californie, où elle a fait des dégâts sur les vignes. Elle est présente en Amérique du Nord, centrale et du sud. A Taïwan. Son facteur limitant est le froid. Le problème est la contamination par le transport de végétaux contaminés d’une région à une autre, ou le transport des cicadelles.
Vous dites que l’espoir peut-être de trouver une souche résistante mais ça fait visiblement longtemps qu’on observe… Les chances ne sont-elles pas limitées de trouver ces fameuses variétés ?

On ne peut pas savoir en fait. Il peut y avoir un équilibre qui se crée à la longue, avec tout un cortège d’autres bactéries ou de champignons. Là, on regarde s’il n’y a pas des champignons qui pourraient s’attaquer à cette bactérie. Ça peut prendre du temps. Ce qui est très problématique c’est que l’olivier c’est une culture avec une incidence économique très grave. Mais ça n’empêche pas de manger : les olives et l’huile d’olive sont consommables. Ça ne se transmet pas aux humains.

https://www.anses.fr/fr/content/qui-est-xylella-fastidiosa

FRANCE OLIVE – Association Française Interprofessionnelle de l’Olive
FRANCE OLIVE – AFIDOL
Emilie Lacroix | Publié le 09/09/2019
1.Les équipes de France Olive mobilisées sur la prévention
En 2015, Xyllela Fastidiosa a été détectée sur deux oliviers d’ornement : un à Antibes (souche indéterminée) et un à Menton (souche Pauca, la même que dans les Pouilles en Italie). Depuis des analyses régulières n’ont pas pu confirmer cette présence sur ces deux oliviers. Le fait nouveau, qui a conduit le Ministère à publier vendredi dernier un communiqué de presse, est une confirmation par une nouvelle analyse sur l’olivier de Menton. Alors bien sûr, c’est une mauvaise nouvelle pour l’oléiculture française mais depuis 4 ans, plus de 5000 analyses ont été réalisées sur des suspicions et à ce jour la bactérie n’a été détectée sur aucun autre olivier et aucun olivier n’est mort en France de cette maladie.

Depuis 4 ans, sur ce sujet, votre interprofession, a mis en place un programme de surveillance en collaboration avec les services de l’Etat pour réaliser des analyses dès qu’il y a suspicion, participe régulièrement à des colloques internationaux, soutient les programmes de recherche européens, a créé une section oléicole avec nos confrères corses au sein du Fonds national agricole de Mutualisation Sanitaire et Environnemental (FMSE) et finance une étude sur les causes de dépérissement de l’olivier, … Enfin, 10 spécimens des 16 principales variétés françaises vont être implantés dans les Pouilles en partenariat avec le centre de recherche sur la culture de l’olivier de Bari pour observer leur sensibilité ou leur résistance éventuelle.

La prévention est aujourd’hui le seul moyen de lutte. Il faut conseiller aux oléiculteurs de faire remonter à leur technicien de secteur toute suspicion. Les équipes de France Olive restent mobilisées et à votre écoute pour tout complément d’information.

Laurent Bélorgey
Président de France Olive
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